Extrait du journal

dans les consciences un levain de discorde, c’est de susciter des haines et dos rancunes entre des fils d’un même sang, c’est de hâter l’œuvre sacrilège des sans-patrie. Et c’est vous seules, ô femmes de France, mères, épouses et sœurs, qui pouvez conjurer ce danger plus grand qu’aucun de ceux qu’ait jamais courus le pays. N’êtes-vous pas celles qui unissent les foyers, unissent les familles, rappro chent les mains un moment désunies? Le miel qui est sur vos lèvres, quand de bonnes paroles sont nécessaires, vient de votre cœur. Ah! dressez par tout les tables hospitalières où le vin de France coulera pour la réconcilia^ lion nécessaire, ce vin généreux qui porte en même temps, en soi, la cha leur et l’oubli. Plaidez, autour de vous, la cause toujours sacrée des absents. Rappelez ro douceur des amitiés anciennes, ces mille riens de la vie qui font souvent les durables effusions. C’est un grand apostolat de fraternité que vous demande aujourd’hui la France, à qui vous n’avez jamais mar chandé ni vos sacrifices, ni le meilleur de votre sang. Au champ de bataille où il vous faut descendre, aujourd’hui que les horreurs d’un combat inutile et sans gloire remet à vos soins des blessés dont les membres ne saignent pas.mais dont l’âme est profondément déchirée, votre tâche n’y est pas moins glorieuse que dans les plaines où ton nent encore les voix des derniers canons. Au demeurant, nous sommes le nombre, ceux dont on a provoqué la foi ardente dans la patrie et dans la des tinée immortelle de la France. Nous serons la force, après l’épreuve, si nous savons serrer nos rangs contre l’invasion de l’internationalisme, le quel n’est,au fond,que l’effort de toutes les autres nations contre nous. A vous, femmes de France, de repren dre dans vos bras tous ces grands fils que vous y avez autrefois portés pour les mêler dans une commune étreinte et faire de leurs mains unies un rempart autour de votre propre cœur. Vous qui êtes la beauté, qui êtes la grâce plus belle encore, mettez vos charmes puissants au service do la sainte cause,partout où vous régnez en souveraines. Rappelez-vous l’admi rable complot des femmes Curiaces voulant se jeter entre les glaives i - A f ni n 1\skj glUl Vüô SOI! I tombés des mains et vous n'avez plus qu’à mettre celles-ci les unes dans les autres. Prononcez tous les mots qui rapprochent dans la grâce de votre sourire, Ce fut un honneur de notre race chevaleresque, amoureuse et cour toise que vous en ayez souvent réglé les destinées du bout frêle et charmant de vos doigts fuselés, à moins que vous n’ayez saisi à pleine main le drapeau et l’épée comme Jehanne, la bonne Lorraine. Mais d’autres, moins épiques,ont été pour la France de bons et utiles génies et un souvenir recon naissant sc môle à celui de leurs charmes. Soyez les héritières de celleslà uui ont servi la France de leur grâce et de leur bonne volonté ! A l’œuvre ! Ne laissez pas ces mau vais ferments germer dans le sol encore troublé. Faites y renaître sous vos pas les belles fleurs de France, la gerbe tricolore aux couleurs du dra peau et que vos voix résonnent com me de très doux et très harmonieux clairons appelant tous les hommes sous le même et glorieux étendard pour qui sont morts nos aïeux. . ARMAND SILVESTRE....