Extrait du journal

— Je sais ce que vous allez inc dire... que j’ai mal agi vis-à-vis de vous, que je me suis conduit honteusement, lâchement... que je mérite tous vos mépris, tous vos ressenti- ( monts ! Vous avez raison I VTappez-moi, liaissez-moi, maudissez-moi... imposez-moi vos conditions, mais ne me quittez pas !... Oui, j’ai été mauvais, j’ai été insensé, prodigue, dissipateur... J’ai commis tontes les sottises et toutes les fautes ! Je m’en repens... Je veux les expier... Vous serez ma gardienne, ma directrice, mon salut ! Tout ce que vous ordonnerez, je l’accepte !... Oui, je vous ai froissée, blessée, irritée, mais c’était par ja lousie, par amour ! Laissez-vous attendrir... Elle murmurait : — Je ne peux pas ! Je ne peux pas !... Que deviendrais-je ? — Mon amour maintenant, ma femme plus tard... Votre mari oubliera... Il deviendra plus facile... Il acceptera une séparation iné vitable... Il comprendra qu’on ne peut pas nous désunir, qu aucune force ne saurait y réussir... Le temps apaise les colères... Es pérons, attendons. Et comme elle s’obstinait à répondre mais avec moins de force : « Je ne peux pas ! Je ne r ;.i,x pas !... L’honneur !... » il se tourna vers le docteur et Léontine Redon et leur dit : — Voyons, vous qui savez à quel point je suis sincère, venez à mon secours. Léontine s’approcha d’Hélène et doucement: — Il a raison, puisqu’il jure de réparer le mal qu’il t’a fait, écoute-le, cède ! Et le docteur à son tour conseilla : — Croyez moi, pardonnez ! _Lui, il balbutiait très ému : — Mon Hélène, mon Hélène ! — Où irai-je ? — Dans un nid que je vous ai prépare, ou vous vivrez cachée comme un oiseau dans les iieurs, où personne ne viendra vous troubler, jusqu’au jour où il me sera permis de dire au monde : « Je vous présente Mme Desbordes... Saluez ! »...