Extrait du journal

Que leur nom ne soit pas comme un bruit dans l’es[pace. Qui s'éloigne, rapide, et qui meurt dans te vent, Ni la lettre qui sur une tombe s'efface. Mais quo de tous ce» morts le nom reste vivant I Qu’il ne soit pas gravé sur un mur : qu’on le porte I Qu’Il ne s'éteigne pas comme un 1 Lambeau qui meurt, Quo ce nom ne soit pas comme une chose morte. Comme un son qui n’est plus qu’une vague rumeur I Que ces noms glorieux aient encor des visages. Qu’lis soient des noms humains parmi l'humanité, Qu'Ils ne se perdait pas dans la suite des Ages. Mais qu'ils soient les vainqueurs du temps. Illimité. Qu’est-ce qu'un mur banal où les noms disparais[sent, Où sous l'assaut des Jour» s'achûvo l’oubli noie t Si l'averse, les pleurs et les vents les caressent. C'est pour anéantir leur trace, quelque soir l S'ils revenaient un Jour, tous les morts de la guerre, Et qu'ils voient que l’on a démoli leurs autels. Que l'écho désapprend et qu’on n'entend plus guère Leurs nom# dont on disait qu'Us seraient immortels t S'ils n’ont pas d'héritiers, pour ces noms.dans la fouQu’on les ajoute à ceux qui sont moins éclatants, fl#. Et que le vent qui passe et l'onde qui s'écoule Redisent ces noms-là Jusqu’à la On des temps I Qu'Ils soient comme une étoile et soient comme une Où nos yeux éblouis se perdront volontiers, fflamme. Que l'âme des héros soit vivante dans l'Ame De ceux qui de leur nom seront les héritiers l Oui.que ce nom.qu’tl soit grand ou qu’il soit modeste, Demeure, et que quelqu’un le porte, quoique lourd. Et que personne, enfin, n’ose faire ce geste D'effacer de la gloire et d'éteindre du Jour l Ne leur Infligeons pas, à nos morts, la souffrance D'avoir des noms, plus tard, que nul œil n’aura lus; Car ce nom qui meurt, c'est comme si du mot France Une lettre tombait qu'en ne ramassât plus i XAVIER MâUNIBR....