Extrait du journal

monts et l’instruction d’une année éventuelle formidable ? Il serait temps qu’on ait le courage de voir la situation telle qu’elle est. Des chiffres vérifiés nous apprennent qu’au moment où le Grand-Guignol de Genève va reprendre le cours de ses représentations, l’Allemagne possède une force armée de 1.085.000 hommes, Reichswehr, troupes d’assaut, police militarisée, milice, travailleurs volon taires aptes à voler à la bataille du jour au lendemain. Ces forces régulières et irrégulières, groupées en sept corps d’armées, sont divisées en cavalerie, sections automo biles, compagnies du génie, sections de tanks et de gaz, compagnies cyclistes. Les seuls pilotes nazis sont à l’effectif de 900. Les fabriques de munitions et de gaz fonctionnent â plein rendement. Des poisons arsénicaux foudroyants sont emmagasinés â Hambourg et à Dresde, et on en espère un résultat tel qu’auprès de ces gaz le phosgène pa raîtra eau de rose. Les projets avoués de l’état-major, qu’il ait été républicain ou qu'il soit devenu hitlérien, sont de s’emparer du couloir polonais le plus tôt possible et de la Sarre d’abord. En 1936, l’armée de combat allemande sera de 1.500.000 hommes et pourra être portée, avec le système des réserves et la préparation disciplinée de toute la jeunesse allemande, à 2.750.000. Les engins, les chemins de fer blindés, la préparation stratégique, rien ne man que à l’agresseur. Ya-t-on nous dire de bonne foi que l’Allemagne sera disposée ù détruire tout cela pour les beaux yeux d’une conférence présidée par M. Henderson ? Certes, ou nous assurera que le con trôle est accepté par le Reich et qu’avec ce qu’il appelle l’égalité des droits, il promettra de n’armer ni plus ni moins qu’une autre puissance. Mais, outre que l’Allemagne dissimulera ses armements, comme elle l’a toujours fait, qui nous garantira contre les deux millions de lascars dont on voit des échantillons dans les rassemblements monstres de Nuremberg, de Berlin ou de N’iedcrwald ? C’est quand nous aurions mis notre confiance stupide dans les enquêteurs et les contrôleurs roulés et dindonnés que tous ces gaillards fanatisés nous tomberaient sur le dos et feraient pleu voir sur nos cités la mort sans phrase. Plaise à tous les pacifistes d’estaminet d’approuver la sempiternelle conférence de Genève et d’y croire, mais en fait, il n’y aura qu’un moyen do réaliser le dé sarmement, si paradoxal qu’il paraisse : ce sera de l’imposer par la force et par les armes de toutes les nations acquises â la paix, sincèrement unies et solidai res. Hors de là, tout sera mensonge, dupli cité,. préméditation criminelle.— E. Tii....