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Le Petit Marseillais, 14 octobre 1911

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Le Petit Marseillais
14 octobre 1911


Extrait du journal

Le correspondant spécial du Daily Mail à Tripoli adresse à ce journal les notes suivantes nous peignant la triste situation des divers sujets turcs que l’oc cupation de l’Italie a chassés de la ville : Tripoli, 9 octobre (via Malte)., Vingt-quatre heures ayant été donnée par les Italiens aux autorités turques pour quitter Tripoli, et le steamer Assiria ayant été mis à leur disposition, j’allai, dimanche, au lever du soleil, assister à l’embarquement de fonction*naires civils turcs et de leurs familles. Ces malheureux furent parqués comme des bestiaux, et la scène était vraiment pathétique. De vieux amis venaient les embrasser, les yeux pleins de larmes, disant dans leurs adieux « Paix avec vousl » et « Qu’Affah vous protège ! » Ce fut une pénible confusion et je m’en re tournai le cœur serré. Bientôt après, comme je prenais mon repas, un coup léger fut frappé à la porte de ma maison, qui s’ouvrit immédiatement. Je vis sur le seuil un vieil ami, Hadj Ali qui, tré buchant, murmura : « De l’eau I » On lui en donna aussitôt. Après s’être restauré, il nous dit que lui et plusieurs de ses camarades conscrits avaient déserté l’armée turque qui s’était retirée dans les terres. « Déjà, dit-il, leurs provisions étaient épuisées et l’eau man quait, car la saison des pluies n’avait pas en core commencé et le pays était desséché. « Les soldats étaient sans abri d’aucune sorte, exposés aux morsures du soleil et aux aveuglements du sable. Beaucoup désertent, perdant tout espoir de se défendre dans de telles conditions. Les événements s’étaient succédé si rapidement que peu ou pas de temps leur avait été laissé pour se préparer à la défensive, quand le gouverneur général et Munir pacha, commandant des troupes, eurent donné leur garatie écrite que les Euro péens seraient protégés. Aussitôt les soldats turcs furent emmenés au bord du désert, avec quelques provisions transportées par dos de chameaux. Quelques-uns de ces soldats, arra chés de nuit à leur maison, avaient emporté avec eux quelques aliments. « J’ai entendu dire qu’un messager avait été envoyé par Munir pacha pour offrir à l’ami ral Borea d’Olmo, le gouverneur italien, de traiter pour se rendre. Une communication m’a été faite secrètement, disant que les offi ciers turcs, qui sont actuellement dans le Sud. à six heures de marche de la ville, ont tenu un conseil pour discuter sur la situation pré sente, au cours duquel il a été décidé, vu l’absence de nourriture et la pénurie d’eau, de ne plus tenter aucune résistance. Leurs bat teries de pièces de campagne ont été, dans la précipitation de la retraite, laissées en ar rière^» AUTOUR DES POURPARLERS FRARCO-ALLEMARDS M. Clemenceau a été interviewé par l'Echo de Paris. L’ancien président du conseil s’apprête à aller visiter ses élec teurs du Var. — Monsieur le président, lui demande notre confrère, si vos électeurs vous disent : « Vous qui avez été au pouvoir, qui. probablement, y reviendrez, vous, notre sénateur, qui avez eu, comme président du conseil, à régler l incident de Casablanca avec l’Allemagne, que pensez-vous des négociations qui se déroulent en ce moment ? » — Que répondrez-vous ? Je vais vous le dire : Je répondrai : « Mes chers amis, ce n’est pas encore le moment de juger les négocia tions qui ne sont pas terminées et sur les quelles les éléments précis me manquent com me à tous les Français. L’opinfon publique dans tous les partis, ici comme ailleurs, comme partout dans notre pays, a été à la hauteur du patriotisme français le plus noble. N’attendez donc rien de moi sur ce sujet qui excite, croyez-le bien.ma plus vive attention. « Avant la fin des négociations, lorsque le moment sera venu, les hommes politiques de; vront faire connaître leur opinion sur ce qui aura été accompli. A ce devoir, je ne faillirai » — H,...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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