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Le Petit Marseillais, 14 septembre 1908

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Le Petit Marseillais
14 septembre 1908


Extrait du journal

Nicolas et j’avais remarqué que, dans laf prison même, il y avait des caves vastes i \ y trouvai un escalier en grande partie éboulé qui descendait encore plus bas.. Ma curiosité était piquée et je pus descendre encore trente marches, mais l’humidité, les éboulis me firent renoncer à aller plus loin.i •l’étais dans l'ignorance complète de savoir ce qui pouvait se trouver à l’extrémité inférieure de cet escalier et je n’en aurais certainement jamais su davantage, si, un jour, en 1890, un monsieur décoré de la Légion d’honneur, muai d'une autorisation en règle délivrée par mes chefs ne s’était présenté à moi pour visi ter les sous-sols de la prison. Ce monsieur était M. Duruy, fils de l’ancien ministre, qui a pu blié des travaux d’histoire sur la Révolution française. Je l’accompagnai moi-même et il voulut bien me dire qu’il préparait un Livresur la détention de la famille Bourbon à Mar seille. Passant par Marseille, il voulait se rendre compte de ce qu’il avait vu expliqué dans les documents de la Bibliothèque natio nale de Paris et aux archives du ministère de la guerre. Ces documents indiquaient que le chef des jacobins de Marseille avait réclamé que les membres de la famille Bourbon, déte nus au fort Saint-Jean, leur fussent livrés ; le commandant du fort craignant pour ses pri sonniers, les fit passer par un souterrain qui faisait communiquer ce même fort avec la ci tadelle Saint-Nicolas. Ce souterrain passait» donc entre les forts gardant l’entrée du port! de Marseille. « M. Duruy voulait en vérifier l’existence.. Il lui avait paru invraisemblable qu’il y eût un passage sous-marin. Il put voir l’escalier que j’avais vu moi-même ; il en descendit une partie, mais n’étant pas équipé pour une pareille exploration, il y renonça lui aussi, se promettant de revenir vêtu en conséquence. * Je ne l’ai plus revu et je n’ai pu savoir s’il a publié un ouvrage où il soit question de sa visite. « Il n'en demeure pas moins acquis, au dire fi un savant digne de foi, que des documents attestent l’existence d'un passage entre les deux forts Saint-Jean et Saint-Nicolas. Puisse mon témoignage apporter un élément aux re cherches entreprises. » Il n est pas à notre connaissance que M., Duruy ait mentionné dans ses ouvrages l’exis tence du souterrain en question, de telle sorte que nous pouvons supposer qu’elle a continué à lui paraître invraisemblable. M. de Blay nous apporte un témoignage eu* rieux ayant trait à la tenue d’une réunion se crète dans les sous-sols des vieux quartiers. « Il était à ce moment question, écrit-il, du soulèvement antirépublicain vendéen, sous ia haute direction d’une femme, la duchesse de Berry. Elle arriva à Marseille le 28 avril 1832., J avais alors quatre ans seulement, mais des manuscrits de ma famille, que je puis sou mettre à votre examen, font foi qu’une réu nion secrète eut lieu dans les souterrains...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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