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Le Petit Marseillais, 15 avril 1885

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Le Petit Marseillais
15 avril 1885


Extrait du journal

Elle poussa un soupir. Il doit y avoir bien des ruines dans ce joli pays | du Loiret ; quant à moi, j’aime Paris, jusqu’à vou loir mourir avec lui. — Est-ce que vous habitez ce quartier ? Antonie hésita une demi-minute avant de ré pondre. Puis, se débarrassant de ses scrupules par un léger mouvement des sourcils : — Non, je n’habite pas ce quartier; mais le bombardement m’a obligée à traverser la Seine. Vous ne m’avez pas cherchée dans le quartier de l’Observatoire, derrière le Luxembourg. — J’ai pourtant fouiilê tout le faubourg SaintGermain. — Oh! je me suis logée au delà du noble fau bourg, puisque je ne suis plus de la noblesse. Elle dit cela avec un petit rire vaillant, sans moquerie. Dontilly se garda bien de protester contre des paroles qui n’étaient ni une boutade, ni un re gret. ni une vanterie; mais la simple constatation d’un fait. Antonie s’était remise à marcher, en marquant le pas pour se réchauffer les pieds. Elle continua : — Oui, depuis mon arrivée à Paris, je demeure rue Cassini, une rue entre des couvents, et qui est elle-même comme un parloir de communauté. On n’y passe pas en voiture, de peur de faire re muer l’Observatoire ; on y chuchote, de peur d’a giter les étoiles. Il y a dans tout le quartier un vœu de silence. De ma fenêtre, qui me rappelle mes terrasses de là-bas, je plonge dans un hori zon de grands jardins, et la coupole de l’Observa toire me parle de choses infinies... Par malheur, les grandes lunettes braquées sur le ciel n’ont pu empêcher les gros canons prussiens de se bra quer sur Paris. Il est tombé un obus dans notre maison. J’ai craint qu’il n’en tombât d’autres.J’accepte de mourir, mais je ne veux pas me faire tuer inutilement. Je suis venue me réfugier ici... c’est le quartier le moins exposé. — Vous ôtes à l’hôtel ? — Non, chez une amie, qui a été ma camarade d’examen et qui tient une petite pension. Elle me loge ; je lui sers de sous-maîtresse ; mais elle ne...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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