Extrait du journal

espéré trouver à son contact la quiétude et l’oubli dont son cœur avait besoin. Marthe fut ravie de cette intimité qui lui rappelait son existence à Yillepreux et à laquelle elle ne s’attendait guère. Malheu reusement, elle ne sut pas en tirer parti, ainsi qu’aurait pu le faire une femme expé rimentée. Le duc, tout eu se montrant rempli d’égards et d’attentions pour elle, lui en imposait malgré tout.Depuis son ma riage elle ne s’était pas encore complète ment familiarisée avec lui et n’osait lui manifester ni ses impressions intimes ni la joie qui débordait en elle. Peut-être, en se montrant sous son véritable jour , se le fùt-ellc attachée davantage par les dons précieux et les qualités do premier ordre dont la nature l’avait douée. Pourtant, elle était heureuse, parce que se croyant aimée malgré tout, elle voyait son rêve se réaliser et n’en demandait pas davantage au ciel. Le duc faisait du reste pour elle tout ce qu’il savait devoir lui être agréable. Elle eut sa loge à l’Opéra et à la Comédie-Fran çaise, ses deux théâtres de prédilection. Chaque matin il l’accompagnait au Bois et restait à déjeuner avec elle, après cette promenade à cheval. L’après-midi était employée à visiter les monuments. les curiosités dont elle avait entendu parler, qu’elle désirait connaître et qu’il lui mon trait avec une bonne grâce parfaite. — Tu tournes au provincial, lui disait son oncle en riant. Mais ses plaisanteries n’allaient pas plus loin. Le vieux garçon appréciait Marthe à sa véritable valeur et convenait volontiers que son neveu ayant fait la folle de se...