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Le Petit Marseillais, 15 mars 1913

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Le Petit Marseillais
15 mars 1913


Extrait du journal

Il est permis de trouver exagérée la solli citude dont on entoure le moindre assas sin. Récemment, en signalait le cas d’un bandit qui, ayant mis à mal une famille entière et ayant été blessé lui-même, fut transporté dans une infirmerie où il est en core, du reste. Là, on l’a mis au régime du lait sucré et du poulet rôti ; on panse ses blessures et la lecture des journaux distrait ses loisirs. Par contre, ses victimes sont en train d’expirer sur un grabat, en punition de leurs méfaits, sans doute. L'autre jour, on arrêté le bandit Lacombe. Cet affreux chenapan est aussitôt fouillé du haut en bas. La police s’inquiète de savoir si le drôle ne'dissimule pas, en quelque cachette, le poison violent que s’ad ministra Carouy. Et comme on s’aperçoit que Lacombe mâchonne quelque chose, vite on lui arrache de la bouche...: un morceau de guimauve. Ce souci de garder vivant un prisonnier est absurde. La culpabilité du bandit ne laisse aucun doute ; il avoue ses crimes et même s’en vante. Si, après cela, il veut se tuer à son tour, c’est son affaire et nul n’en aura de remords.. Le plus logique, en cette affaire, c’est le principal intéressé. Son raisonnement équi vaut à ceci : « Vous allez me juger et pro poser qu’on me guillotine ; moi, je vais vous épargner les frais d’un procès et tout un débat, dont la publicité est malsaine ; je me suicide et c’est fini. » L’autorité n’aurait qu’une réponse à faire : « A votre aise, mon ami, et même si un peu de cyanure ou toute autre substance mortifère vous agrée, tout à votre service. » Ce serait propre, économique, expéditif et silencieux. Mais ce serait trop simple et Lacombe l’a compris en philosophe quand, en pénétrant dans la prison, il a dit cette parole qui qua lifie le régime de nos établissements péni tentiaires : Enfin, je vais pouvoir dormir tranquille !» — E. Th. Le Conflit des Iles entre l’Italie et la Grèce...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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