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Le Petit Marseillais, 17 juillet 1899

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Le Petit Marseillais
17 juillet 1899


Extrait du journal

Jamais on ne l’avait vue à Paris, où le baron Rudolf passait, au regard de bien des gens, pour célibataire, — menant la vie d’un céliba taire jeune, lancé dans tous les mondes et y dépensant les revenus d’une énorme fortune. En arrivant dans le bail qui était son fumoir et son cabinet de travail, il avait rageusement jeté à son valet do chambre son chapeau, son pardessus et ses gants. — Monsieur le baron a-t-il encore besoin... — Non... de rien. Et il avait grommelé un juron tudesque si gnifiant : débarrassez-moi de votre présence. Et maintenant, après avoir — on ! incons ciemment — allumé un cigare trouvé sous sa main dans une boite entr’ouverte, il arpen tait la vaste pièce... perplexe... nerveux... se disant, pour la millième fois peut-être, qu’il donnerait... oui, tout ce que cette délicieuse créature prendrait fantaisie do demander... lorsqu’on frappa discrètement — et la tête du valet de chambre si énergiquement congédié tout à l’heure apparut par la fente de la porte. — Qu’est-ce encore !... — C’est madame Larrivat... — Je ne l’ai pas fait demander... Je n’ai pas besoin d’elle... Elle peut filer... Et comme le domestique refermait déjà la porte... — Attendez ! Elle est seule ! — Oui, monsieur le baron. — Eh bien, oui, faites-la entrer. C’était, cette madame Larrivat, une de ces créatures dont on peut dire qu’il leur reste encore quelque chose d’une ex-jolie femme. Maigre, osseuse, grande, très brune, avec des yeux terriblement maquillés, elle avait cette élégance mal accoutrée des femmes qui se mettent sur le dos des défroques luxueuses achetées d’occasion — et qui les font ensuite durer par de mystérieux moyens. Elle était certainement du mauvais côté de la quarantaine. Les procédés chimiques con servaient à ses cheveux — qui avaient dû être beaux et oui restaient touiours abon-...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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