PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 19 mars 1931

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
19 mars 1931


Extrait du journal

L’appel des champs Une proposition de vœu a été déposée au Conseil municipal — à Paris, bien entendu — et elle tend à ce qu’une par tie des crédits mis à la disposition du gouvernement pour secourir les chôniHiirs victimes de la crise actuelle soit affectée au rapatriement, dans leurs communes d'origine, des anciens culti vateurs émigrés à la ville. Dans toute la mesure du possible, ajoute le vœu, il faudrait, en même temps, constituer, au profit de ceux qui répondraient à l’appel des champs, un petit pécule qui leur permettrait de se réinstaller dans la culture. On peut craindre que ces souhaits ne demeurent platoniques. Il est plus fa cile de secourir le chômeur avec de l'argent que de lui donner, selon ses aptitudes et ses goûts, du travail dans un emploi qui lui convienne. Quelque bonne volonté que les institutions offi cielles mettent a tenir une statistique d-^s ouvriers et employés inoccupés, elles seraient bien embarrassées de dire quels sont ceux de ces travailleurs qui sont venus de la campagne à la ville. Elles constatent qu’on chôme dans telle ou telle industrie, et c’est tout. Les travaux de la terre leur sont complète; ment étrangers. Il y a, entre l’agriculture et la cité, I une zone d’incompréhension récipro| que. Avant d’émettre un vœu comme j celui résumé plus haut, il faudrait éta' hlir une organisation qui renseigne i exactement sur les besoins saisonniers j de telle ou telle région de culture en ! France. Elle n’est même pas à l'état embryonnaire. C’est une erreur aussi de s’imaginer que l'homme né dans le village, le ha meau ou la ferme, retournera volon tiers au sillon, à la faux et à la char rue, même avec un petit pécule. Comp te-t-on pour rien le dégoût des travaux de la terre qui est à l'origine de cet exode ? C'est enfin une erreur de psychologie que de vouloir rapatrier dans leurs communes natales les cultivateurs émi grés. Quel déserteur reviendrait dans son « patelin » rural avouer que la...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • baldwin
  • duff cooper
  • badoux
  • raoul péret
  • marucchi
  • jenouvrier
  • saint-george
  • arco
  • rothermere
  • sassier
  • marseille
  • paris
  • russie
  • tarascon
  • londres
  • allemagne
  • arles
  • chambéry
  • japon
  • france
  • parti conservateur
  • agence havas
  • citroën
  • daily mail
  • car enfin
  • concours agricole
  • daily express
  • comité de surveil
  • banque de france
  • sénat