Extrait du journal

écrin, elle va trouver les diamants de sa mère. — Ah ! ma pauvre fille, s’écria l’aïeule en pleurant. Si elle était avec nous, j’aurais moins peur. Dalphas n était pas loin de faiblir ; mais il songea qu'un père américain, dans la circons tance, n’eût point perdu son flegme. — Paspébiac, dit-il, n'oublions pas les affai res. Tout à l’heure passez dans mon cabinet pour recevoir mes instructions en cas d’ab sence. Demain, selon ce qu’aura décidé ma fille, je serai peut-être en route pour l’Italie, afin de lui faire voir ce que vous avez vu. At tention ! je l’aperçois. Marguerite entra dans le petit salon où bril lait une flamme joyeuse. Trois paires d’yeux interrogèrent sa physionomie ; la prière à peine achevée y laissait une émotion recueil lie et grave. Son père l’embrassa longuement, sans dire une parole. — Quoi ! grand’mère, vous pleurez ? dit la jeune fille à qui l’aïeule ouvrait ses bras trem blants. Dalphas se hâta d’expliquer ces larmes peu en rapport avec le programme convenu. — Tout à l’heure, petite, quand tu ouvriras cet écrin, tu seras moins surprise de l’émotion de « mémé ». Et d’abord, va embrasser le père Martial en l’honneur de tes vingt et un ans. Il mérite cet honneur. Si je mourais demain, tu trouverais en lui 1 affection la plus solide pour remplacer la mienne. Ce fut au tour de. Paspébiac de manquer à la consigne. Péniblement il articula cette réponse dont l à-propos dangereux passa inaperçu : — Mademoiselle, je ne suis bon à rien, sauf à exterminer toute créature, homme ou bête, qui voudrait vous nuire. Enfin Marguerite tint dans ses doigts les bijoux qu’avait portés sa mère. Elle déposa un baiser sur les pierres précieuses, puis, après avoir réfléchi un instant, elle dit à son père :...