PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 20 juin 1896

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
20 juin 1896


Extrait du journal

sur une rade française des officiers allemands ne sauraient compromettre bien sérieusement les intérêts de la défense nationale. Mais au point de vue économique, l’expérience de la Hamburg-American Line était intéressante à suivre ; cepen dant il ne semble pas qu’on s’en soit préoccupé autrement. Mais voici qu’un document irrécusable vient de nous édifier sur les résultats de cette expérience. Dans le compte rendu de l’exercice écoulé, lu à l’assemblée géné rale des actionnaires de la IlamburgAmerican Line, on lit ceci : L’adjonction d’un port français à notre ser vice do paquebots, dit le document, s’est réalisée depuis le mois de juillet de l’année passée, et nous en sommes pleinement satisfaits Des trains spéciaux expédient nos voyageurs en un peu plus de six heures de et pour Paris. Pour rembarquement et le débarquement sur la rade de Cherbourg, nous avons fait l’acqui sition du vapeur Ariadne; l’achat en a été conclu sur la base d’un prix fixé par un expert assermenté ; et, comme la loi française sur le cabotage prescrit que les bateaux employés dans un but semblable doivent porter le pavillon français et appartenir en majeure partie à des nationaux français, nous avons revendu Y Ariadne à nos représentants à Cherbourg, qui figurent donc comme cor respondants armateurs du bateau. Nous espérons obtenir une amélioration de recettes plus sensible encore cette année, grâce à l’entrée en ligne do nos vapeurs rapides. Ce passage du compte rendu de la grande compagnie transatlantique allemande n’est-il pas suggestif pour nous autres Français? Que penser après cela de toutes les objections qui ont été soulevées contre l’escale de Brest pour la ligne transat lantique française ayant le Havre comme port d’attache ? Si les paquebots allemands trouvent des passagers et des colis à embarquer à Cherbourg, pourquoi les paquebots français ne trouveraient-ils pas des passagers et des colis à embarquer à Brest ? Cherbourg est plus près de New-York que Hambourg, mais Brest est encore plus près. La traversée de Brest à New-York est la plus courte qui se puisse faire sur l Atlantique, pour mettre en communication l’Amé rique et l’Europe. Jadis cette considération n’avait qu’une valeur secondaire, et c’est ce qui explique en partie l’insuccès de la Compagnie Générale Transatlantique, quand, à ses débuts, elle voulut faire de Brest sa tête de ligne. Aujourd’hui il n’en est plus de môme : la vitesse est le grand facteur du succès pour toutes les entreprises de transport. La rivalité qui s’est établie depuis quel-...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • de marcère
  • cornil
  • morès
  • marquis de morès
  • buffet
  • félix laurent
  • marcy
  • cochery
  • roussel
  • flatters
  • brest
  • cherbourg
  • paris
  • new-york
  • soudan
  • havre
  • cher
  • france
  • monsols
  • villefranche
  • sénat
  • parlement
  • henriot
  • la république
  • transatlantique
  • faits divers