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Le Petit Marseillais, 20 mars 1913

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Le Petit Marseillais
20 mars 1913


Extrait du journal

L’angoisse des armements à outrance et d’une ruineuse paix armée fait surgir un problème dont la solution peut ctre terrible pour le monde entier. Où commence la loi de la guerre, où finit-elle ? En d’autres ter mes, par quelles armes peuvent sc com battre les peuples et quels moyens de tuer leur sont interdits ? L’arme blanche et tous les instruments d’artillerie paraissent lici tes. Il est convenu que toutes les nations entretiennent et construisent des casernes pour l’enseignement et le maniement de ces procédés de mort. Quand un pays croit tenir un progrès dans l’art d’occire son voisin par le canon ou le fusil, il exulte,et les autres pays n’ont de cesse qu’ils n’aient réalisé une semblable perfection. Mais qu’un jour ou l’autre un inventeur s’avise de dénicher une méthode de meurtre plus expéditive encore, et la guerre ne sera plus qu’un affreux massa cre. Lorsque la balle dum-dum fut employée, ce fut un raffinement guerrier qui excita la pitié des humanitaires. Ce projectile, qui éclatait dans le corps du blessé et rendait la guérison de celui-ci impossible, parais sait quelque chose d'abominable. Mais qui nous dit que l'ingéniosité de la haine entre peuples ne trouvera pas, demain, un pro cédé d'assassinat plus diabolique encore ? Et là où la haine ne suscitera pas cette in vention, le droit qu’a le faible de se défen dre contre la fonce brutale n’autorisera-t-il pas tous les moyens de riposter ? Supposez que nous ayons, de l’autre côte de notre frontière, un peuple qui, par l’étendue de son territoire et le caractère pacifique de sa population, nous domine avec un chiffre d’habitants trois, quatre fois plus considérable. Certes, il n’est pas possible d’interdire à un pays rival qu’il s’acroisse en nombre et en richesse. Nous n’avons qu’à l’imitier à ces deux points de vue. Mais supposez aussi que le même pays, capable de posséder une armée trois, quatre fois plus forte que la nôtre, se dise que le moment est venu de nous étrangler :...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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