Extrait du journal

traces du désordre causé par la délivrance de la comtesse. Cette dernière, dont le sommeil léthar gique ne semblait point devoir cesser de sitôt, ne faisait aucun mouvement et jamais sa respiration n’avait été plus calme et plus égale. Simone Raymond promena lentement ses regards autour de la chambre, pour bien s'assurer que nul indice dénonciateur ne s’était soustrait à sa vigilante observation. — Madame la marquise, dit-elle ensuite, je crois que le moment est venu de frapper le grand coup. La belle Olympe répondit par un signe affirmatif. Simone s’approcha du lit. Elle tira de son sein un flacon de cristal rempli d’une liqueur incolore, aussi trans parente que de l’eau de roche. Elle versa dans le creux de sa main quel ques gouttes de cette liqueur et s’en servit pour frotter doucement les tempes de la comtesse. Presque aussitôt une sorte de tressaille ment léger agita les membres de la jeune femme, et ses paupières frissonnèrent, prê tes à se soulever. — Madame la marquise, reprit Simone, vous plaît-il de prévenir M. de Rahon que que Mm® la comtesse se réveillera dans un instant ? Olympe s’empressa de quitter la chambre et de traverser le boudoir pour aller frap per à la porte de l’appartement de son cousin. — Pauvre femme ! — murmura l’ex-devi neresse de la rue de la Lanterne, en fixant sur Marie de fiahon un regard attendri, —...