Extrait du journal

Décembre est un mois adorable. Délicieux, aimable et fin, Et Je le voudrais plus durable. Quand je vois qu'l touche à sa tin I Quand 11 va terminer sa course. Comme tout le. monde est charmant I Ce mois est vraiment une source De joie et de contentement i Notre neveu, guettant la pièce, Adore un oncle tel que vous. Et la chère petite nièce >» Ne descend plus de vos genoux I Mais votre épousa, c'est bien pire. Four vous que de soins délicats l Vous avez sur elle un empire Qu’en d'autres mois nous n'avez pas 1 Cuisinière ou femme de chambre Vous font un service zélé : Tout le monde sait qu’en décembre Jamais un ragoût n’est brûlé l Quel bon mois pour être malade I Vite un.e potion ! quatre, cinq l — S’il allait taire la glissade Avant l’aube de l'an prochain I Votre concierge, jeune ou mûre. Même a pour vous de l’abandon : Eu décembre, pas un murmure Quand elle tire le cordon i Votre facteur, dès qu’on l’accoste, Répond d'un air doux et courtois, Et l’on ne se plaint de la poste Que pendant les onze autres mois I L’arroseur — parfois il est père — Verse un torrent inépuisé : A son tour le brave homme espère Sous peu lui-même être arrosé t Ce n’est rien qu’elle soit mouillée Et qu’on l’inonde tous les jours. Mais votre rue est balayée Ce qui ne se voit pas toujours ! Tout le monde est .rempli de grâce ; Vos eunemis sont empressés. Espérant voir rompre la glace A l'aide des marrons glacés t Dans l’ombre où sa voix psalmodie, Les veux fermés, l’air plus dolent. Même l'aveugle qui mendie Voit s'approcher le jour de l’An I Votre toilette terminée. Rien ne cloche, non, monsieur. Tien ; Votre coiffeur pendant l’année Ne vous coiffa jamais si bien ! Mois charmant, doux et débonnaire. Comme on voudrait te retenir ; Tu n’es pas un mois ordinaire : Si tu pouvais lie pas finir ! Si tu pouvais... mais c’est un rêve Dont je suis moi-mème obsédé. — Oublions pendant qu’il s’achève Les longs mois qui l’ont précédé i XAVIER MAUNIER....