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Le Petit Marseillais, 22 mars 1870

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Le Petit Marseillais
22 mars 1870


Extrait du journal

Elle ne pouvait pas voir passer un couple sous la charmille, le soir, sans que son front ne s’obscurcît aussitôt, que de grosses larmes ne perlassent à sa paupière, et qu’un soupir, à grand peine étouffé, ne vînt trahir le trouble de son cœur. Quel pouvait être le motif de cette tristesse subite, de cette douleur, que la vue de la jeunesse, de la beauté et de l’amour ne font pas naître d’ordi naire dans l’âme des vieillards? Ce n’était certes point la jalousie de ce bonheur dont l’image passait vi vante devant ses yeux, qui causait en elle cette émotion profonde, qu’elle n’avait même point la force de cacher. Qu’était-ce ? En ces moments pénibles, Georges, la paupièrehumide, se rapprochait de sa maîtresse. — Voyons, madame la marquise, soyez forte! Dieu vous a pardonné. Ayez confiance, elle reviendra ! La pauvre femme soulevait alors son regard vers le ciel, puis, machi nalement, ses yeux se portaient sur le bouquet de son corsage, et elle pleu rait......

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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Données de classification
  • etampes
  • gironde
  • marseille
  • saint bazile
  • bonaparte
  • canal
  • marne