Extrait du journal

Paris, 21 novembre. J’ai dit à la suit"* de nombreuses conversations avec des hommes politiques, quelle était la difficulté de choisir pour la première magistrature du pays une personnalité qui puisse réellement, après M. Albert Lebrun, dominer les partis, veiller au maintien d’une tradition permanente et des intérêts géné raux. Aux noms que j’ai mentionnés, et où il faut comprendre aussi M. Leon Bérarci, on a ajouté celui du maréchal Pétain. Dans l’entourage du maréchal on confirme que celui-ci n’a pas été consulté et que s’il l’avait été, il se serait récusé pour de multiples raisons dont la principale est que son âge et les fatigues de la guerre ne lui ont pas laissé l’indispensable vigueut physique que la fonction nécessite. Certes, le vainqueur de Verdun, et il le prouvait dimanche en Alsace, peut tenir un langage dégagé de toute influence parlementaire, mais comment attendre d’électeurs qui sont précisément des parlementaires, qu ils envoient à l’Elysée un militaire et plus particulièrement un’ militaire glorieux, qui n’a pas participé aux batailles politiques. Il ne faut pas demander ce qui est malheureusement l’impossible. Au sur plus, d’après ses intimes, l’illustre soldat n’est point jaloux des lauriers présidentiels de certain autre maréchal et n’est pas tenté de parodier son : j’y suis, j’y reste. EMILE THOMAS La suite en 5e naae...