Extrait du journal

raine de Marguerite, se mit aussitôt à sa disposition et feuilleta le registre do l’année Indiquée. Au bout de quelques instants, il était arrivé à la page concernant le 23 mai 1880. — Oh ! dit-il, il y a eu beaucoup de décla rations ce jour-là... Il annonça : — Victor Adolphe... ce n'est pas ce que vous demandez... Jean Ernest... non plus... D'autres encore... Enfin il bredouilla ces mots qui firent pas ser un frisson mortel dans les veines de la malheureuse mère ; — Pâquerette Sophie... Père et mère in connus... — C’est cela, balbutia la comtesse, baissant la voix afin qu’on s’aperçût moins de son trouble. — Oui, c'est en effet, la sage-femme, Mme Le fèvre, qui a fait la déclaration... Voulez-vous que je vous copie l’auto de naissance tout en tier, madame? ajouta l’employé. La comtesse sortit un louis de sa poche. — Voilà pour vos peines, monsieur, dit-elle, Je n’ai pas besoin d’avoir les noms en écrit, je m’en souviendrai ! Les personnes Intéressées décideront ce qu’elles ont à faire. Et elle sortit convaincue et mourante. Sophie était en effet le nom de la mère du docteur Barrérc, une mère qu’il avait aimée de toute la fougue de son cœur loyal et ar dent. Il avait voulu que sa fille portât ce nom, quoi de plus naturel ? Quant à l’autre, cette jolie appellation de Pâquerette, il n’étalt certainement pas assez commun pour qu’il n’éveillât pas toute l’at tention de Marguerite sur celle qui le portait. Et le cœur de la comtesse battait à coupa précipitée....