PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 24 novembre 1904

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
24 novembre 1904


Extrait du journal

— J’ai beaucoup pleuré et je pleure encore mon mari. — Vous mentez I — Monsieur !... Immobiles face à face, ils se regardaient. De temps à autre, de brillants éclairs — suivis presque aussitôt de violents coups de tonnerre — illuminaient les ruines où tous deux étaient blottis. Malgré l’orage, Laurence voulait quand même partir, s’en aller tout de suite ; mais Roger la retenait de force. — Vous ne vous en irez pas avant que je vous aie dit tout ce que j’ai sur le cœur, avant que je ne vous aie raconté toutes mes détresses. — Monsieur ! laissez-moi partir, fit Lau rence. hautaine et dédaigneuse. — Je vous tiens, je vous garde. Je vou drais que l’orage grondât toujours, que les routes se changeassent en torrents. Ah ! le hasard me fait la partie belle !... Et comme elle reculait, épouvantée. — Je vous aime, dit-il : je vous aime comme un fou ! Pour vous, je ferai l’impossible. Je vous adore comme je n’ai jamais adoré per sonne. Vous êtes la seule femme qui ait fait battre mon cœur ! Près de Micheline, c’est vous que je voyais. Je vous aime ! reprit-il en lui serrant les mains à les briser. Du premier jour où je vous ai vue, je vous ai donné mon cœur. Peut-on vous voir sans vous aimer ? Vous êtes la beauté, vous êtes la dominatrice, vousêtes la femme que j’ai rêvée ! Je vous aime !... et je suis heureux de pouvoir vous le crier, et je voudrais le dire à toute la te ire ; je vou drais dire à Micheline : « Ce n’est pas toi que j’aime, c’est l’autre ; c’est ta belle amie, cette Laurence que tous les hommes admirent, cette fée aux bluets que nous voyons quelque fois apparaître parmi nous dans les salles surchauffées et enfiévrées par le baccara ! C’est elle que j’aime... et c’esi toi nue je hais... — Misérable 1...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • berteaux
  • de thèbes
  • dufour
  • jaurès
  • brouardel
  • puccini
  • gaad
  • felix bremond
  • vibert
  • dardis
  • france
  • marigny
  • marseille
  • brest
  • luchon
  • paris
  • rome
  • trébons
  • vez
  • lorient
  • la république
  • parlement
  • faits divers
  • grand théâtre
  • faculté de médecine
  • sénat
  • conseil général
  • bourse du travail