Extrait du journal

le marquis. C’est une circonstance que sans doute vous n’avez pas confiée à M. le duc. — Il n’a pas be soin de la connaître. — A la condition que vous preniez des me sures pour qu’il ne la connaisse jamais. — Qui la lui révélerait ? — M. le marquis, parbleu ! 11 est libre ; il doit supposer que vous ne songez qu’aux moyens de tenir vos engagements, et lors qu’il apprendra que vous êtes résolue à ne pas les tenir... — il s’en doute déjà après ce que je lui al dit. — Et il s’est résigné ? — S’il ne se résigne pas, il ne devra s’en prendre qu’à lui des efforts que je ferai pour le mettre hors d état de me nuire.Mais,c’est une affaire qui viendra à son heure. Au jourd’hui, je suis heureuse et veux rester toute à mon bonheur. En parlant, Faustine s’était approchée de la croisée. Elle avait appuyé son front aux vitres, pensive, regardant distraitement le Grand-Canal sur lequel passaient les gon doles toujours nombreuses en cette large voie, la plus fréquentée de Venise. Tout à coup, elle en vit une s’arrêter devant les degrés du palais. Dans le personnage qui en descendit, elle reconnut l’homme noir, celui-là même contre lequel, quelquesjours avant, le duc de Kerhoët l’avait protégée et défendue. — Le chef de la police ! s'écria-t-elle. C’est ici qu’il vient. Que me veut-il encore? — Vous n’avez plus rien à redouter de lui, princesse, dit Lydie, empressée à la rassurer. — N’importe ! va à sa rencontre et quand...