Extrait du journal

jeune République américaine a conquis, avec l’aide de la France, son droit à l’in dépendance, il y a près d’un siècle et demi ; mais ne serait-il pas rationnel, comme nous le demandions déjà, il y a une quinzaine de jours, que cette amitié ne restât pas à l’état platonique et qu’elle se manifestât d’une façon plus tangible que par de vagues et clogieux discours qui n’engagent en j-ien de part et d’autre ? Serait-ce trop demander, en se repla çant sur le terrain purement économi que, quô les Américains, nos amis d’hier et de toujours, nous traitassent avec la même bienveillance que ces Allemands, dont ils déclarent ne pas vouloir oublier les crimes, mais auxquels ils se prépa rent à ouvrir leur bourse au seul effet de les aider à se relever ? Relèvement dont nous profiterons, bien entendu, puis qu’ils sont nos débiteurs pour plusieurs dizaines de milliards ! Mais alors, combien serait plus rapide notre propre relèvement, si, d’une part, nos amis nous venaient en aide et si, d’autre part, nos ennemis étaient mis en situation de payer leurs dettes de guerre ! Les financiers américains semblent avoir répondu par avance aux réflexions plutôt pessimistes que leur attitude sug gère à certains Français, en mettant sur le compte de notre mauvaise politique fiscale pendant la guerre les hésitations de leurs hautes banques... Soit ! Nous reconnaissons volontiers que cette poli tique fiscale a été détestable, mais main tenant que les auteurs de cette politique ont cédé la place à d’autres, nos amis ne pourraient-ils faire confiance à ces der niers, car ils ont derrière eux le pays tout entier, qui les a librement choisis, le 15 novembre, pour édifier une France nouvelle ? — ADV....