Extrait du journal

être des plus heureuses — traversa son esprit. Il s'approcha de la malle et se mit a ! la palper de tous les côtes. Tout à coup, il laissa échapper un j soupir de satisfaction. Il venait de sentir, sous la pression de ses doigts dans le couvercle du bagage. ; une épaisseur insolite. Immédiatement, -il fit découdre le' cuir. L'idée était excellente. Quand le cuir fut entièrement enlevé, une splendide toile qui épousait exacte ment la forme du couvercle, s’offrit a la vue des policiers. Avec précaution, la peinture fut re-1 tirée de sa précieuse cachette. Elle était légèrement froissée, car elle avait été dépouillée de son châssis avant d’être enfermée là. Dès que le tableau eut été ainsi mis : à jour, M. Cals sauta sur son appareil | téléphonique pour demander à l’un dei experts en tableaux les plus côtes ue notre ville, au distingué M. Charles-J. Garibaldi, de bien vouloir venir voir le tableau et de lui prêter ses lumières. M. Garibaldi, qui eût l'occasion déjà, nous l’avons relaté, de rendre service à la justice, en dessinant de mémoire la physionomie d’un dangereux voleur rie toiles qui avait opéré a Aix et en por- ! mettant ainsi l'identification d’abord, j l’arrestation ensuite du dangereux mal- I faiteur se rendit immédiatement aI l’appel du chef de la Sûreté. Et dès qu'on lui eut montré le tableau, i il décréta ; — C'est un tableau du xviii® siècle ; c’est un John Hoppner I M. Cals pouvait se déclarer satisfait de lui-même. Il venait de découvrir le fameux tableau volé à Londres, et put apprendre de la bouche même de l’ex pert que cette peinture valait actuelle ment. au bas mot, plus de 300.000 fr. Et, il faut d'autant, mieux féliciter le chef de la Sûreté, que les douanes an glaise française et italienne qui ont eu l’occasion de voir passer entre leurs mains la fameuse malle à double fond, i ne se sont jamais aperçues de la présen ce de la toile dans le couvercle. Ce tableau assez connu, n'avait jus-j qu'ici pas pu trouver d’acquéreur assez I audacieux, quoiqu'on ait essavé de m rendre un peu partout et notamment à i Naples. Il va maintenant, grâce à la police de ! Marseille réintégrer son cadre dans la i galerie du riche lord anglais. Inutile d’ajouter qu’à la suite de cette i découverte, l’Anglaise a été mise en état ; d’arrestation. Son complice serait. — paratt-il — en fuite et sa présence aurait été signalée à Lisbonne, où l’on va le rechercher ac tivement René Merle....