Extrait du journal

appui à ses défenseurs, mais ce fut une déception quand on s’aperçut qu’il était vide et qu’on n’avait pas à 1 en lever... I>a première résistance sérieuse, ce pouvait être au Kef, la ville sainte. Le gouverneur Rcchid passait pour un nomme énergique. De fait, comptant sur la solidité des vieilles murailles dans lesquelles il était enfermé, il avait tout disposé pour la lutte. Je me souviens de cet épisode qui prouvait éloquemment l’état d’esprit des troupes. Quand on eut pris position devant la ville, on la somma de se rendre.Rechid ne répondant point, on se prépara à l’action. Le général demanda quatre hommes de bonne volonté pour aller faire sauter une des portes, mission qui exigeait un complet esprit de sacri fice, car, si le Kci entamait le feu, c’était la mort à peu près certaine. .Ehbien,toasce«a?quiavaiententendu cet appel se proposèrent, et il fallut, au grand chagrin des autres, prendre, au choix, des soldats du génie. La diplomatie avisée de M. Roy. alors consul do France au Kef et qui était courageusement resté dans la vieille cité musulmane, rendit inutile ce dévouement. Grâce à lui le sang ne coula pas et Rechid lit sa soumission. Mais on n’en avait pas moins été prêt, dans la colonne, à tout tenter. 11 fallut attendre Bcn-Bccbir pour brûler des cartouches. Plus tard, les fatigues et les dangers ne manquèrent point d’ailleurs, et chacun en eut sa part dans ce que l’on peut appeler la seconde partie de l’expédition... La Tunisie est maintenant en pleine voie de prospérité. Il y a des routes et des chemins de 1er là où il fallait faire sauter les rochers pour ouvrir un pas sage aux troupes. 11 peut y avoir des critiques do détail à soulever (et ce serait trop beau s’il n’y avait point de sujet de critiques 1), mais le dévelop pement pacifique du pays se poursuit d’une façon remarquable. Ce fut l’action militaire qui le permit et il est bien juste, aujourd’hui, de rappeler les heures de fièvre martiale qui se vécurent là-bas, dans un entrain si ardent 1 PAUL GINISTY. UNE NOUVELLE ARME CHINOISE On télégraphie de Londres, 20 avril : Le Gloüc apprend que le grand conseil du tsung-Ii-yamen vient d’approuver formel lement une arme que le commandant des troupes du Kang-Su a Inventée pour son armée ; la nouvelle arme ressemble à une pelle au bout d’un manche de trois pieds de long ; l’idée du général chinois est qu’avec cette arme ses soldats pourront décapiter leurs adversaires d’un seul coup. « A la bonne heure ! dit le Gloüc, de cette façon les Chinois finiront par servir à quelque chose ; lorsque l’ennemi les aura faits prisonniers, il pourra immédiatement ics employer à bêcher la terre. > — R. + « Mireille » aux Arènes d’Arles Une Représentation grandiose. — La Vraie Mireille. — Décors copiés sur nature. — Les Interprètes de l'Opéra-Comique. — Comment fut composée « Mireille », — Gounoi à Saint-Remy. Arles, 26 août. C’est un projet magnifique. Sur les précieu ses indications de Mistral, M. Fayot, directeur actuel des arènes d’Arles, Va dans quelques jours le réaliser. L’immense succès de Déjanire à Béziers et des représentations classiques au Théâtre romain d’Orange ont encouragé partout les idées de spectacles en plein air, devant un public innombrable. Il est évident qu’au point ,de vue décor, les arènes d’Arles, par leur massive beauté architecturale, offriront à l’œuvre de Mistral et de Gounod le cadre rêvé...