Extrait du journal

arrive des étrangers, des officiers à loger, avec quoi leur ferai-je les honneurs ? — Oh ! des ennemis ! hasarda M. Barras. — Je ne sais pas s’ils sont plus nos enne mis que ceux qui nous laissent dans la misère et dans la honte! Les pires Cosa ques, ce sont les avares.... mais, en voilà assez... Je ne veux pas en dire trop... Il faut aller parler à votre père. — C’est impossible ! articula nettement et doucement M. Barras qui attendait cette injonction, en cessant de caresser son fauteuil. — Impossible? — Tu le sais bien, Savine. — Je sais que si vous aviez du cou rage — J’en ai. — Vous ! — Je croyais que tu t’en étais aperçue. Le reproche, quoique formulé avec une résignation sublime, était poignant. Suvine le reçut avec audace. — Eh bien ! donnez-m’en une nouvelle preuve. — En causant une nouvelle douleur à mon père ? — En épargnant une grande douleur à votre fils. — Mon fils est jeune, encore une fois; il peut attendre. — Et nous ? attendrons-nous ? vous ne m’avez donc pas comprise ? Mon tiroir est vide ; je n’ai plus de bijoux à vendre ; ce soir nous souperons à crédit. — Alors, nous ne craignons pas que l’en nemi nous pille ! — Ali ! vous raillez, repartit Savine avec impétuosité, en prenant avantage de cette plaisanterie douloureuse, qui était toute la vengeance du pauvre savant pour de longues années de désordre. — Je ne raille Je cherche à me çonsolej;...