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Le Petit Marseillais, 29 janvier 1938

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Le Petit Marseillais
29 janvier 1938


Extrait du journal

Nous en avons déjà trop peut-être et l’on se demande où est la nécessité d’en augmenter la collection quand, depuis longtemps, des gouvernements successifs n’ont ni su, ni voulu se servir de celles qui auraient mis fin à tant de conflits. Les occupations, les grèves politiques, le chantage organisé devraient être évités avec de l’autorité et du bon sens, de l’équité aussi. Au lieu de cela on a vu les pouvoirs publics capituler sans arrêt devant les meneurs et sacrifier leurs devoirs à l’intérêt électoral. On a creusé entre les employeurs et les employés un fossé qui n'est pas près d’être comblé. Autant il était juste de recon naître les droits de chacun, autant il fut coupable de juger avec partialité et faiblesse. On ne sait que trop ce qu’il en est résulté. Et c’est quand nous récoltons les fruits amers de cette politique faible et sans courage, qu’on nous propose de confier, encore au Parlement, arbitre souverain du statut projeté, le soin de régenter de nouveau le travail. Le président du Conseil mentionne bien le Conseil d’Etat comme juge suprême dans les cas épineux, mais quels textes logiques attendre d’une assemblée comme est celle du PalaisBourbon, où la majorité n’a jamais su que provoquer les querelles économiques ? On attend, en général, des cordonniers qu’ils fassent des souliers et des boulangers qu’ils cuisent le pain, mais en matière de législation nous ne pouvons avoir aucune garantie de capacité. Des gens qui n’ont jamais travaillé de leur cerveau ou de leurs mains, mais parce qu’ils ont, décroché un mandat à la faveur de promesses fallacieuses et de mensonges concertés sous l’égide d’un parti quelconque, vont décider du travail des autres et, sous prétexte qu’ils ont une clientèle à satisfaire, diront que cette clientèle a toujours raison, même contre la raison. C’est de l’insanité et de l’extravagance. Voilà, cependant, comment on procédera, pour nous doter d’un projet pour la présentation duquel, d’abord, on réunira des hommes que les lois existantes n’ont pas pu accorder ou disci pliner. Le miracle d’harmonie et de bonne volonté réciproque sur lequel compte M. Chautemps, se produirait-il, que la Chambre actuelle sera toujours là pour en détruire les heureux effets. Songeons que l’apaisement social et l’entente cordiale du capital et du travail enlèveraient à des centaines d’élus leurs moyens politiques d’existence. Autant vaudrait leur imposer le suicide. Alors nous ne sortirons pas du cercle vicieux où meurt la prospérité française. — E. Th....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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