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Le Petit Marseillais, 29 juin 1934

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Le Petit Marseillais
29 juin 1934


Extrait du journal

M. VINCENT AUItlOL (Photo Trarnpus) fois plus cher chez nous que sur le marché mondial. La viande dans les pays de bloc or vaut pour le kilo vif, de*3 fr. 50 à 4 fr. 80 et dans les pays qui ont dévalué de 0 fr. 80 à 3 fr. 10. De même en ce qui concerne les pro duits fabriqués, une automobile six cylindres coûte 8.025 fr. aux EtatsUnis, en France 35.000 francs. Selon l'ancien ministre des finan ces, il faut, choisir. Le gouvernement a hérité de ses précédesseurs deux politiques contradictoires. 11 veut maintenir à la fois la monnaie et les prix. Une commission travaille pour arriver à diminuer les prix. Il est à craindre qu'elle ne s’aperçoive bientôt que la différence entre le gros et le détail ne soit due à un bloc intangible, un bloc fiscal. — Car enfin, le gouvernement veut voir baisser les prix, mais il fait tout ce qu’il faut pour obtenir le ré sultat contraire. Lundi il contingente de nouveau le charbon. Mardi il ré glemente le blé et le même jour il annonce un programme de grands travaux. « La déflation des prix constitue une politique, mais il appartient au gouvernement de savoir s’il veut s’y engager résolument, car il a aujour d’hui la liberté entière de choix. « Le rentier, poursuit l’orateur, le fonctionnaire, le retraité, dit-on, se plaindront. Ce qu’on leur doit, c’est une unité monétaire dont la valeur d’achat ne change pas, non une unité monétaire dont le pouvoir d’achat augmente. « La vérité, c’est que la monnaie du bloc or n’a pas la même valeur à l’intérieur et à l’extérieur. » Pareil discours où le problème de la dévaluation monétaire était claire ment et même audacieusement posé, avait produit un gros effet sur l’as semblée. Un certain trouble des es prits se manifestait. M. GermainMartin ne voulut pas tarder à ré pondre. Le ministre n’hésita pas à aborder aussi la question monétaire avec franchise et vigueur. « Il faut déva luer, dit-on. pour permettre à la Franco de faire le rapprochement des prix intérieurs et extérieurs pour stimuler l’exportation. Mais y a-t-il un exemple d’un Etat ayant dévalué et ayant pratiqué cette opération ?...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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