Extrait du journal

La presse locale est pleine de détails et de réflexions sur la journée du 28 juin à Marseille. Les détails sont à peu près les mêmes partout, mais les réflexions sont fort contradictoires; on en jugera par les deux extraits suivants : La Gazette du Midi termine ainsi un long article : On a refusé aux catholiques un droit qui leur a toujours appartenu, celui de manifester leur foi par des processions ; on a fait pire ; on s’est porté contre eux à des violences ; on les a empê ches de faire Individuellement Acte «le chrétien?; < n leur a barré la route de l’église, qui a été sur le point d’être envahie ; on a librement répandu la terreur dans la ville : il suffisait d’un ordre, d’un mot, pour qu’aucun de ces scandales n . ût lieu. Cet ordre n’a pas été donné ; ce mot n’a pas été dit. Au nom des honnêtes gens de la cité, nous dénonçons au gouvernement le maire, Jo conseil municipal et le préfet; nous demandons justice. Une note très courte publiée en tète de XEg tlilè conclut ainsi : Nous ne dirons aujourd’hui qu’un seul mot. Des provocateurs ont essayé, sous prétexte de liberté religieuse, de faire une manifestation politique contre le gouvernement républicain acclamé par le peuple et sanctionné par le suf frage universel. Le peuple a prouvé qu’il était assez fort pour prendre en mains sa propre cause, pour défendre seul, contre tous, le droit, la justice, la Répu blique reniée par les uns et bafouée par les au tres. Que cet exemple serve de leçon. Honneur au peuple marseillais 1...