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Le Petit Marseillais, 30 novembre 1922

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Le Petit Marseillais
30 novembre 1922


Extrait du journal

La loi d’organisation de l’armée, dont ‘étude et la discussion se poursuivent au sein de la commission de l’armée de la Chambre, n’est pas, comme certains penraient portés à le croire, la loi sur laquelle repose entièrement l’organisa tion de la défense nationale. L’armée et ses divers organes ne repré sentent qu’une partie de l’organisation de la défense du pays. Les enseignements de la dernière guerre ont démontré surabondamment qu’en cas de conflit il n’y a pas une lürmée qui se bat et un pays qui attend, *8 bras croisés, le résultat de la bataille. Désormais, si le paya est attaqué, aucune individualité dans la nation ne peut se soustraire à un travail de {pierre, foute ressource doit être exploitée en vue de la défense nationale et l’armée ne rt, en réalité, se battre qu’avec l’aide tout le pays appliqué à un effort de jrésistance qui doit être poussé jusqu’à les extrêmes limites. La défense nationale reposera donc 8Ur la loi d'organisation au pays, loi Organique qui doit préparer et réaliser la mobilisation générale de la nation. La mobilisation militaire proprement dite n’est qu’une partie de cette grande mobilisation générale du pays que l’on c’avait pas prévue en France en 1914 et Que les Allemands eux-mêmes n’avaient pas cru nécessaire, parce que, chez eux tomme chez nous, on pensait que la guerre serait courte. Ceux qui, à tort, incrimineraient de ce fait l’imprévoyance française, n’auraient qu’à relire ce qu’ont écrit sur ce sujet les écrivains militaires allemands les plus qualifiés et les plus écoutés, tels que Bemhardi, par exemple. Partant de ce principe que la guerre serait courte et que le sort du pays se déciderait en quelques batailles (quel ques écrivains disaient même : en une feule), il était naturel que l’on organisât armée de telle façon qu’elle fût prête à §e mettre en mouvement avec l’intégra lité de ses moyens en personnel et en matériel, dût-on, pour faire cet effort maximum et qu’on espérait décisif, sus pendre pour un temps la vie de la Cation. C’est bien ainsi d’ailleurs que les cho ses se sont passées au début de la guerre, alors que le gouvernement et le pays assistaient angoissés aux premières batailles où se jouait l’existence de la France. Tout en reconnaissant l’erreur com mise, il ne faut pas oublier que l’organi sation sortie de cette conception, cons tituait cependant une force qui, malgré un échec initial, nous permit de gagner la bataille de la Marne, où se décida, en définitive, le sort de la guerre. Mais, si cette grande bataille fut le S oint de départ des événements qui evaient nous conduire à la victoire, cette dernière n’en apparut pas moins, et dès cet instant, si lointaine, que la nécessité se révéla, non seulement do redonner à la vie publique toute son activité, mais de renouveler, de recréer pour la guerre de nouveaux moyens d’action et de nouvelles ressources de toute nature....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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