Extrait du journal

A la barre des témoins : le comman dant l'aillant, qui a clé condamné à quatre ans de prison pour chantage. embarrassé pour se donner une con tenance ; il pi a pote sur la barre .avec nervosité. Son trouble est explicable. Cet ancien haut fonctionnaire a eu de graves ennuis administratifs et il aimerait sans doute mieux rester dans l’ombre. Mais il «a reçu une in vitation péremptoire à venir déposer, car il s’agit de savoir si le témoin a reçu trois rapports de Bony anté rieurs a tous les autres, en mai, juin et juillet 1U3.T M. Ducloux n'a aucune mémoire. H n’a pas gardé le souvenir des in formations de Bony. < >r, celui-ci. est catégorique. 11 a remis les rapports. Et voici encore une contradiction formelle, d’où rien ne sortira. C'est néanmoins pour M‘ Torrès l’occasion de nous faire apprécier une fois (le plus son puissant organe. Sa voix tonitruante s'élève pour dé fendre la commission d’enquète par lementaire à l'égard de laquelle des témoins ont fait de fâcheuses réticen ces. M° Torrès oublie le procès et son objet précis. 11 s’égare. Le président proteste et l’avocat général est obligé de dire qu'il sait crier lui aussi. Cependant, pour la première fois, l’émotion étreint la salle quand Bony se lève et nous dit son calvaire. Il nous apprend que son enfant de dix ans est maltraité en classe, mordu et qualifié d’assassin. Ces quelques mots sont accueillis par un silence qui traduit le sentiment de l’assis tance. Coupable ou non, Bony souffre cruellement de l'atmosphère dans la quelle il vit. Cela se conçoit, car l'opinion semble vraiment déchaînée contre lui. Et s'il a commis des fautes, déjà, il les paie très cher. M. André Benoist, ancien directeur de la police judiciaire, est. un témoin véhément et coléreux ; il tente de profiter de l'audience pour vider sa vieille querelle avec M. Chiappe, mais il ne dit rien de bien intéres sant sur le cas Bony. Puis M. Be noist provoque un violent incident. Sans que personne le lui demande, il continue son ancien métier de pu-...