Extrait du journal

que, chaque fois qu’il la revoyait, de nouveax motifs avalent surgi pour qu’il la soupçonnât davantage ; et 11 se promettait de ne plus la quitter, de ne plus confier à qui que ce soit le soin de la surveiller ; elle le suivrait dans tous ses voyages, il se constituerait son geôlier impitoyable... Et il s’imaginait qu’il parviendrait ainsi à sur prendre la main qui ourdissait toutes ces entreprises dirigées contre lui, cette main qu’il ne croyait que trop connaître... Mais décidé à user de la dissimulation dont il accusait sa fille, il domina bien vite la colère qui grondait en lui et s'in forma avec calme dos moindres détails de la journée précédente; puis 11 eut un amer sourire et conclut, comme M®e Heberiln, à quelque grosse sottise commise par son frère ; toute Inquiétude de mort devait être écartée puisqu'on avait revu le marquis de Montreux. — On a évidemment tendu un piège à mon frère, dit-il, et, avec son caractère d’enfant, il s’y est laissé prendre. Là-dessus, il pressentait bleu la vérité. — Mais qui aurait pu tendre un piège au général ? s’écria Mm« Herbelin, en dévisa geant son mari. — Est-ce que je sais, ma chère? répliqua l’Industriel d’un ton bourru. — Qui1 fit le comte avec une hautaine ironie, e les yeux fixés sur sa fille. Quel qu’un évidemment qui était bien renseigné, comme toujours, sur nos faits et gestes, quelqu’un qui avait peut-être intérêt à éloigner mon frère de chez lui cette nuit... ce quelqu’un que la police cherche sans ja mais le trouver... Hélène s'ôtait raidie et soutenait brave ment le regard de son père ; elle commen çait à s'aguerrir contre ces allusions conti nuelles et ôtait bien décidée à refouler de vant son père tout sentiment de faiblesse. Et sa voix ne trembla pas lorsqu’elle dit: — Je crois, mon père, qu’au lieu de dis cuter sur des choses que nous ne connais sons qu'imparfaitement.nous ferions mieux de nous rendre immédiatement chez mon...