PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 8 novembre 1931

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
8 novembre 1931


Extrait du journal

l’histoire et de la géographie. Il faut le répéter, c’est la première démons tration à faire dans l’exposé de ce problème. On ne connaît ni la Corse, ni son histoire. C'est fâcheux. Je ne parle pas bien entendu des Corses eux-mê mes, qui savent infiniment mieux les jours fastes et néfastes de leur pa trie que les Provençaux ceux de la leur. Je parle des Continentaux. Ils ont tort. Je n’insisterai pas sur la beauté si diverse et si émouvante de cette île. Je soulignerai simplement que l’histoire de la Corse est une ad mirable leçon de grandeur d’âme. Elle abonde en pages sublimes, où paraît à chaque ligne un amour pro fond pour la liberté. Trois siècles durant, la Corse a été opprimée par la République de Gè nes. Ce furent trois siècles de malheurs, de révoltes, de souffrances, de haines, de misères, de douleurs. Marchands sans scrupules, les Gé nois de l’époque ne songeaient qu’à s’enrichir, si bien qu’ils en arrivèrent à mettre la justice en vente.. Non seulement, il advenait que l’au teur d’un meurtre n’était pas con damné, mais encore même con damné, il pouvait, avec de l’argent, obtenir l’autorisation de demeurer dans le pays et de porter des armes. Il ne se privait pas de narguer les parents de sa victime et parfois de se livrer à de nouveaux exploits. Etait-il banni, il gagnait Gênes, où il était admis au service de la République, et revenait quelques années plus tard, en Corse, absous et comblé de faveurs. C’est alors que le Corse prit l’ha bitude de faire sa justice lui-même. Justice sommaire, expéditive, soit, mais justice tout de même. Du même coup, la vendetta était née. Pour se soustraire à la fois à la police et à ses ennemis, le justicier avait un asile vaste et sûr : le ma quis. Il y entrait. Il devenait ban dit. Voilà comment le bandit est un produit de l’histoire. Mais les exac...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • hoover
  • role
  • grimm
  • richelieu
  • leon bancal
  • breitscheid
  • briaud
  • seguin
  • verde
  • huot
  • marseille
  • berlin
  • ajaccio
  • bressuire
  • palneca
  • france
  • versailles
  • allemagne
  • washington
  • mougins
  • ambassade de france
  • agence havas
  • la république
  • p. q
  • école de journalisme
  • union
  • ecole technique
  • conservatoire