Extrait du journal

Dans les explications sur la crise financière et politique de l'Angleterre qu'il a données à ses électeurs de Seaham, M. Ramsay Macdonald a écrit cette phrase à laquelle on ne sâurait trop réfiéchir « Je tiens à vous dire et à affirmer qu'une légère réduction des allocations de chômage est absolument nécessaire si l'on veut pouvoir en continuer le paiement. > Et dans un autre de ses manifestes, M. Macdonald a répété, sous une forme à peine différente, ou'une réduction de 10 pour cent aujourd'hui valait mieux qu'un abattement de 50 pour cent demain. En effet, tout est là. Un moment vient où la question n'est plus de savoir si l'on veut, mais si l'on peut. Sans doute rien n'est plus difficile que de se restreindre et d'abaisser son niveau de vie. En général, les particuliers ne s'y résignent qu'à la dernière extrémité. On lutte tant qu'on peut avant de renoncer à ses habitudes. Nos classes moyennes, si éprouvées, n'ignorent pas la dureté de ces sacrifices. Mais plus ils tardent, plus ils doivent être étendus. Quand il s'agit de toute une nation, la difficulté est encore plus grande. Les ressources d'un grand pays, et surtout d'un pays anciennement riche comme l'Angleterre, sont si vastes qu'on a l'illusion de ne jamais en voir le bout. Et quand l'heure du resserrement arrive, il y a une foule d'incrédules qui résistent et qui refusent de se laisser convaincre. Cependant, et c'est bien la morale de la crise anglaise, ils n'est pas de richesse infinie comme il n'est pas de trésor qui ne s'épuise. En ce moment, la France est la fourmi qui peut prêter à toutes les cigales de l'Europe et les aider à se tirer d'affaire. Notre situation est meilleure que celle des autres pays. Tout le monde le sait. On le répète partout. Cependant, si nous avons de- disponibilités, si notre monnaie