Extrait du journal

Un caricaturiste politique qui fait la joie de l'Angleterre, M.. Low, présentait ces jours-ci les trois grands leaders, accoutrés en chevaliers de tournoi et prêts à entrer en lice : clignant son œil rusé, le visage illuminé d'une-joie diabolique, M. Lloyd George cara cole à l'avant, sur une haridelle qui fait l'avantageuse, une im mense bannière portant en exergue « Programme libéral », flottant et claquant au vent M. Baldwin le considère avec une dédaigneuse dignité, bien campé sur sa lourde et paisible monture, tenant ferme un tout petit pennon sur lequel on lit en toutes petites lettres : « Pro gramme tory ». A l'arrière, son cheval tournant la croupe au tombât, M. Ramsay Macdonald, à, demi caché sous les plis d'un drapeau tombant, contemple ses deux rivaux d'un seul œil attentif et perplexe. De programme socia liste, néant. Plaisant raccourci des positions actuelles des champions. Le Labour Party occupe depuis plusieurs années les bancs de l'opposition officielle ; il a fait l'expérience du gouvernement et en reste l'héritier présomptif. Les élections partielles qui d'ail leurs ici sont loin d'être un indice certain lui permettent de belles espérances ; il est sûr, à moins de cataclysme imprévu, de gagner un nombre assez considérable de siè ges. Pourtant, ce parti qui, par définition et tradition, devrait être entreprenant, ardent, agressif, garde une attitude singulièrement...