Extrait du journal

Nous voici arrivés à cette époque de l'année qu'on appelle « la trêve des confiseurs», et qui pourrait plus généralement s'appeler la trêve des étrennes ». Il est entendu qu'en cette période toutes les querelles politiques doivent cesser et qu'on ne doit plus s'occuper que de bien finir l'année. Bientôt, triomphants, pailletés, bariolés, et tenant en main des paquets de jouets, deux personnages très illustres vont se pavaner en des affiches de couleur sur toutes les murailles de Paris ce sont deux vieux compagnons de notre enfance, deux rois qu'on n'a pas détrônés, rois du pays de Fantaisie: 'Arlequin et Polichinelle ils symbolisent le j Jour de l'An, l'heure des étrennes. Sait-on que l'industrie des jouets met en mouvement chaque année plus de soixante millions de francs ? Voilà un chiffre qui a son importance, j'imagine, et on en peut conclure que les étrennes ont du bon, non-seulement pour ceux qui les reçoivent, mais pour tous ceux qu'elles font vivre. On compte que l'industrie du jouet assure de l'ouvrage à 40,000 ouvriers environ, car on voit s'y rattacher une foule de spécialités qui, à première vue, semblent n'avoir aucun rapport avec elle....