Extrait du journal

C'est demain que s'ouvriront, à Londres, et dans un certain nombre de bourgs suburbains, les élections générales britanniques. Car, chez nos voisins, le scrutin n'a pas lieu en un seul jour, comme en France, mais conformément à une tradition ancienne, il se répartit sur deux semaines, chaque journée apportant son contingent d'élus. Bien qu'il n'y ait pas de ballottage, ce n'est donc qu'à la fin du mois que nous connaîtrons la pensée du peuple anglais sur la grande crise provoquée par les innovations fiscales de M. Lloyd George et par la résistance de la Chambre des lords. Nous avons indiqué les éléments de cette crise en termes suffisants, nous -avons suivi assez minutieusement depuis trois mois les débats qui se sont déroulés à Westminster d'abord, dans le pays ensuite, pour qu'il soit inutile de nous perdre maintenant en longs détails. Le budget -de éttfte anné» éceusait un déftrit de 500 millions, causé en partie par l'application des nouvelles lois sociales, en partie beaucoup plus forte par l'accroissement des dépenses militaires. Pour rétablir l'équilibre, le chancelier de l'Echiquier, ou ministre du Trésor du cabinet libéral, a proposé toute une série de taxes et de surtaxes, sur la plusvalue de la propriété foncière, sur le revenu, sur les héritages, sur l'exercice de la brasserie, qui ont exaspéré les détenteurs des grandes fortunes. La Chambre des communes, par 200 voix de majorité, en moyenne, adoptait le budget, mais la Chambre des lords le repoussait par 350 voix contre 75. La dissolution seule pouvait trancher le débat....