Extrait du journal

C'est de Constantinople qu'est parti le mouvement de réaction du 13 avril, dont les artisans ont été les ulémas ou clergé musulman et des soldats du 1" corps d'armée. Enveloppés par le soulèvement, le cabinet jeune-turc a démissionné et les comités jeunes-turcs se sont dissous. Il était à présumer que Salonique protesterait et relèverait la révolution vaincue, que l'action militaire répondrait à l'action militaire. Voici la riposte Les officiers du corps se sont réunis jeudi soir, à leur cercle, sous la présidence de leur général en chef. Ils ont décidé de défendre la Constitution par les armes et de lui sacrifier, le cas 'échéant, leur vie. En même temps, ils enrôlaient des volontaires, convoquaient les réservistes, expédiaient des émissaires vers l'Albanie et la Roumélie. Ils opposeront la force à la force et, réclamant de la compagnie de chemins de fer qui exploite les huit cent cinquante kilomètres de Salonique à Constantinople, des trains militaires, ils embarquent bataillon sur bataillon à destination du Bosphore. La parole est au canon, à moins que dans cet Orient déconcertant, des événements imprévus ne surviennent....