Extrait du journal

Gomme souvent en pareil cas, le passé de Grimaud, l'escroc aux innombrables secrétaires, a donné lieu à une nouvelle plainte. Seule ment cette plainte, qui émane de Mme Suzanne Paul-Boncour, belle sœur du député du Tarn et ancien ministre, concerne des faits remon tant à detobre 1921 et pour lesquels il y a prescription... depuis quelques jours. La plaignante, femme de l'ancien conseiller de préfecture de Tours, qui habite 19, rue de la Chapelle, nous a ainsi résumé sa conversation avec le magistrat : En octobre 1921, Grimaud fonda une société « La réalisation d'art cinémato graphique », dont le siège était 35, rue de Benne. Moyennant un versement de 100 francs, suivi de deux autres de 250 francs chacun, il était garanti à toutes personnes de tout âge de tourner des films. Ces films ' devaient être vendus, naturellement, pt les bénéfices .répartis entre tous les' participants de la société. Celle-ci compta rapidement une centaine de membres. 11 y eut même des enfants, dont les parents se flattaient d'obtenir des résultats 'merveilleux. Les contrats étaient en règle. Et on tourna deux films : « Sublime sacrifice » et » L'aliéné mystérieux ». Un de ces deux films a été présenté. Mais personne n'entendit plus parler de rien. A nos successives réclamations, M. Grimaud répondait par d'habiles exhortations à la patience. Puis l'accord ne se fit pas parmi tous ceux qui avaient tourné. Les uns1 voulaient déposer une plainte, les autres croyaient préférable d'attendre. ..Ja prescription. ...qui est venue. Néanmoins, j'ai estimé que je devais faire connaître ces faits aux magistrats instructeurs. Car le préjudice causé à de nombreuses per sonnes ne se limite pas aux seuls verse ments. Des jeunes gens ont quitté leur situation pour pouvoir « tourner » ; on a opéré aux Lilas et au Vésinet; il y avait des répétitions 1 tout cela occasion nant do nombreux frais de toutes sortes, pour lesquels tout le monde en a été de sa poche. Bref, j'ai remis au commis saire toutes les pièces que j'avais sur cette affaire. Ce que Mme Paul-Boncour ignore, c'est que vtagt-deux « artistes » portèrent plainte, en fin 1922, contre Grimaud. plaintes qui n'eurent au cune suite, le délit reproché n'étant pas nettement caractérisé....