Extrait du journal

Les Muré de Ménélik On est en joie au camp de Ménélik, à Addis-Ababa, la capitale éthiopienne. La paix avec l'Italie est signée. Ménélik demeure seul maître en Abyssinie; il ne reste plus rien de ce traité d'Ucciali dont l'article 17 portait que le Négus, dans ses rapports avec les puissances étrangères, pourrait se servir de l'intermédiaire dol'Italie., mais que M. Crispi avait, avec une habileté toute sicilienne, singulièrement modifié dans la traduction qu'il fit notifier aux puissances en mettant le mot « devrait à la place du mot « pourrait ». On avait voulu faire de Ménélik le protégé de l'Italie il s'empressa de rompre toute relation avec ceux qui le trompaient aussi effrontément, et aujourd'hui il consacre son triomphe sur eux. Un des articles du traité de paix est consacré aux prisonniers italiens. Dès maintenant, ils sont libres. On sait qu'ils avaient été emmenés en captivité à la suite du combat d'Amba-Alaghi. Ménélik eut d'abord l'intention de rendre tous ses prisonniers, mais, apprenant que ses ennemis voulaient reprendre l'offensive, il revint sur sa première idée « Je les garderai comme otages jusqu'à la conclusion de la paix », dit-il. Toutefois, un certain nombre de captifs furent généreusement reconduits jusqu'aux avant-postes italiens....