Extrait du journal

Après avoir donné un aperçu de la situation de nos finances, le ministre a fait une revue rapide du budget de 1914, de l'emprunt 3 1t2 0/0 et de ses résultats. Après avoir expliqué les mesures prises pour dégager le marché financier des titres de cet emprunt qui n'ont pas encore été complètement libérés, il a montré dans quelles conditions la Bourse de Paris a été surprise par la déclaration de guerre, comment la liquidation du 31 juillet a été ajournée et comment la Banque de France est intervenue pour permettre aux agents de change de Pans de Verser aux reporteurs un acompte de 40 0/0. Les grands établissements, qui ont pris une place si considérable dans l'organisation et la distribution du crédit de la {'rance, ont été surpris aussi par la guerre. M. Ribot a rappelé comment la Banque est venue à leur secours, dans des proportions plus considérables méme que n'a fait la Banque 'WmRleterre des banques anglaises. En quelques jours, le portefeuille de la Banque de France s'est augmenté de près de trois milliards. Cela n'a pas suffi et les établissements de crédit ont été l'objet de mesures de protection qu on s'est efforcé d'atténuer ensuite par des décrets successifs. Quand la crise sera passée, il y aura à voir quelles mesures seront à prendre pour obliger les banques de dépôt à conserver des encaisses suffisantes, à ne pas faire d'immobilisatione exagérées et aussi à publier des bilans qui fassent mieux apparaître leurs disponibilités et leurs engagements à vue. Mais, a ajouté le ministre, ce sont des questions dont il faut réserver l'examen jusqu'au moment où nous pourrons les aborder avec la liberté d'esprit nécessaire....