Extrait du journal

NOTRE INFANTERIE « Ily eut autrefois, écriront les historiens de l'avenir, un peuple courageux et ftw qui. mal remis d'une amputation douloureuse et sacrifiant un peu trop aux spéculations tentatrices de l'idéoJogie, faillit un jour faire comme ce philosophe qui tomba dans un puits en regardant les étoiles. Tandis qu'il cheminait tranquillement sur la route toute fleurie de ses rêves sociaux et pacifiques, une tourbe de brigands, demeurée depuis longtemps aux aguets et armée jusqu'aux dents, lui sauta à la gorge, «près lui avoir tendu le plus odieux des guets-apens. Surpris ainsi sans bouclier et sans cuirasse, il chancela d'abord sous les premiers coups. Le choc était si rude, 3a ruée si formidable, qu'il semblait ne pas pouvoir s'en relever. Il se remit cependant de la secousse et réussit, par un subÉlime efîort-de tout son être, à se dégager de l'étreinte qui menaçait de l'étouffer. Puis, ainsi libéré des premières enhraves, il reprit peu à peu son équilibre, et, puisant une nouvelle force dans la sève vigoureuse dont s'alimentent ses muscles et sa chair, il maintint devant lui, furibond et pantelant, son terrible adversaire, jusqu'au jour où, mené par des chefs glorieux èntre tous à la bataitlle libératrice, il le força à se idéclarer vaincu....