Extrait du journal

Dans la journée d'hier, la communication américaine *-̃ a fait l'objet d'un examen d'abord par le ministre des Finances avec ses services pour chiffrer l'exacte mesure du sacrifice demandé à la France puis d'un compte rendu de M. P.-E. Flandin au Président de la République et d'un échange de vues avec M. Laval. M. Briand, rentré à Paris à la fin de l'après-midi, a étudié avec ses collaborateurs la situation créée par la suggestion de Washington La proposition de moratoire général pour les dettes de guerre et les réparations, subitement lancée par le président Hoover, continue à faire l'objet de toutes les conversations dans les milieux politiques et diplomatiques des capitales intéressées. A Berlin, on exulte. D'un trait de plume, le chef du gouvernement américain a non seulement fait miroiter aux yeux des Allemands la libération, pour cette année, d'une charge qui se monte à 10 milliards de francs, mais il a aussi délivré les dirigeants du Reich de la tâche ingrate de déclarer l'Allemagne en difficulté et de faire jouer les délais prévus par le plan Young. A Londres, l'accueil fait à la proposition est nettement sympathique les versements de la Grande-Bretagne à l'Amérique s'équilibrent, à peu de chose près, avec les sommes qu'elle touche des Etats européens. A Bruxelles, l'impression est réservée. A Paris, on réfléchait....