Extrait du journal

LA CRISE BELGE Quel vent de folie passe sur la Flandre belge! La Chambre belge, par 89 voix contre 85 et 7 abstentions, vient de déeider la fermeture de l'Université française de Gand et son remplacement par une université de langue flamande. On savait depuis longtemps que les Flamands, qui occupent toute la partie Nord de la Belgique et qui sont en Belgique trois millions et demi, à côté de trois millions et demi de Wallons de langue française, désiraient que la langue flamande qui est un dialecte germanique fût traitée comme l'égale de la langue française, On n'ignorait pas que le parti catholique flâmand, tout puissant en Flandre, craint que les progrès de la langue française parmi ses ouailles ne portent un coup mortel aux traditions religieuses du peuple flamand, et que, pour bon nombre de socialistes flamands, le français en Flandre est la langue des « bourgeois ». Pendant l'occupation allemande, von Bissing, le gouverneur prussien, avait même exploité ce double état d'esprit pour fermer l'Université française de Gand et la remplacer par une université flamande. Mais tous les Wallons espéraient que si les Flamands tenaient à une université flamande, ils l'établiraient soit à Anvers, l'autre grande ville flamande, en laissant subsister la vieille et glorieuse Université française de Gand, soit à côté de celle-ci, à Gand même....