Extrait du journal

New-York, 26 novembre. DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER Le sous-secrétaire d'Etat Castle a remis, ce matin, à l'ambassadeur de Pologne et au ministre de Tchécoslo vaquie la réponse du gouvernement américain à leurs notes relatives aux dettes de guerre : ces réponses, plus courtes que celles à la France et à la Belgique, sont semblables quant au fond. On suit ici avec un intérêt mêlé de peine les réactions violentes de la presse anglaise et française au refus américain de suspendre les paiements du 15 décembre ; on ne voit pas non plus sans un peu d'inquiétude le prix du blé et des matières premières bais ser en même temps que la livre. Cet argument économique, tangible pour tout Américain, sera-t-il compris à temps ? Les milieux officiels, comme la plu part des esprits éclairés, savent bien què le paiement intégral des dettes entraînerait pour les États-Unis plu 3 de désagréments qu'une raisonnable générosité. I! est impossible de penser qu'un jour cette élite américaine, qui comprend le bien-fondé de la cause européenne, ne parviendra pas â entraîner la masse du peuple. Mais, dans la situation politique actuelle, et au milieu des embarras économiques exceptionnels du moment, il serait invraisemblable qu'avant le 15 dé cembre un renversement complet de l'opinion populaire se produisît et que le Congrès autorisât finalement l'ex tension du moratoire, même à l'Angle terre....