Extrait du journal

Quand le ciel, au contraire, s'endeuille des grisailles que les vents d'automne ou le terrible « harmattan » du printemps prennent dans les poussières des « ténérés » ou espaces mornes pour les jeter en tournoyant dans les airs, le danger, bien que d'une autre espèce, n'en est pas moins toujours présent. Car cette brume de sable cache à votre guide l'arbre, le monticule. la dune qui leur servent de point de repère et vous êtes abandonné à votre seule chance dans un pays immense où la boussole est incapable de vous conduire à cette toute petite chose qu'est au désert l'orifice d'un puits, formé de quelques dalles, le plus souvent recouvertes de sable. Ces poussiè-res si fines remplissrnt le ciel ou s'élancent au ras du sol dans une course folle du nurd-est au sud-ouest, s'amoncelant à chaque obstacle rencontré qu'elles transforment rapidement en dune. Elles vous dessèchent la gorge et vous étouffent. Malheur à celui qui ne sait pas suffisamment résister à l'envie de rafraîchir ses muqueuses avides au. Sahara où la provision d'eau est presque toujours limitée celui qui commence à boire se prépare de pénibles souffrances, dont nos méharistes soudanais font trop souvent la pénible expérience. Il faut vaincre le sol...