Extrait du journal

Bien qu'établis de 1'autre côté de la Moulouya, dans la zone de nos voisins, les deux services français et espagnol de police et de douane :l'abritent sous le même toit une porte toujours ouverte assure une communication constante entre les bureaux des deux pays. Les fonctionnaires vivent ici loin de tout village, à l'ombre d'un monticule rocheux sur le bord du torrent. Un petit bistrot où l'on reçoit les deux monnaies les réunit, au soir de la jouwiée torride, devant un verre d'anis. Je m'y suis installé car on chercheralt en vain Ici l'ombre d'un arbre. Devant moi s'arrêtent, pour de longues formalités, les voitures transportant les réfugiés de Meîilla. La plupart d'entre elle., ainsi que je l'ai dit, sont conduite* par des jeunes chemises bleues et accupéea par.les familles des maîtres du territoire femmes, enfants et quel. ques hommes inaptes au service. Tous ont la bouche cousue, mais leur physionomie est expressive. Or cette expression contraste avec celle que j'avais pu observer pendant mon séjour dans le Riff. A l'assurance, il. la gaïté. à l'enthoufllaame d$s militaires, des chemises bleues et de leurs parents ou amîa, je comprenais qu'ils ne doutaient pas d'une très prochaine et absolue vietoire. Il apparaît à leur air morne, renfrogné. que leur foi serait moins ardente. Le bombardement a pu démoraliser les Légionnaires, sinon les regulares. 11 leur a démontré, tout au moins, qu'on leur avait déguisé la vérité en les assurant de la collaboration et de la sympathie de la flotte....