Extrait du journal

Il est beaucoup question, ces jours-ci, dans la presse d'ExtrêmeGauche, socialiste et communiste, du dixième anniversaire de ce Congrès de Tours où fut brisée l’Unité socialiste française. Sur le rôle que les circonstances m'ont permis ou contraint de jouer à cette époque, je me suis explique dans un livre récent dont on a bien voulu reconnaître la pleine sincérité. Ce que j’ai fait, j’ai cru le devoir faire. Il serait parfaitement vain de le regretter. Je me suis trompé avec des dizaines de milliers de braves gens, qui croyaient comme moi que la révolution russe allait être l’animatrice intelligente et passionnée de la révolution universelle. Nous n’avions pas prévu Staline, ni que, pour le bolchevisse, lorsque les faits démentent les prophéties ce sont les faits qui ont tort, ni que la classe ouvrière pouvait devenir, aux mains d’idéologues fanatiques, une véritable chair à expériences, ni que l’Internationale nouvelle, centralisée et hiérarchisée. asservirait les partis, corromprait les consciences, et dans tous les pays ferait le jeu de la pire réaction....