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Le Petit Provençal, 4 novembre 1908

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Le Petit Provençal
4 novembre 1908


Extrait du journal

A propos du départ de la classe, je reçois une lettre dont le sujet est d’actualité. Mon correspondant me demande pourquoi l'autorité militaire envoie dans des corps spéciaux, les bataillons d’Afrique, où la discipline passe pour être plus sévère et d'une manière générale les conditions de la vie plus dure que celles des régiments ordinaires les jeunes gens qui ont subi avant leur incorporation •certaines condamnations. Pourquoi ? La réponse est simple ; parce que c'est la loi et que l'autorité militaire ne peut pas ne pas l’appliquer. Mais j’entends bien mon correspondant me répliquer : si c’est la loi, elle est mal faite et le devoir du législateur est d'intervenir pour la modifier. Lorsqu'un jeune homme a pu se laisser aller dans un moment d-’égarement à commettre un délit qui Va rendu passible du tribunal correctionnel et que ce tribunal l'a condamné, la société se saisit de lui pour lui faire subir la peine prononcée par les juges ; et cette peine constitue l’expiation de sa faute. Une fois qu'il Va accomplie, il est libéré de ce qu’il devait à la société. Celle-ci ne peut plus rien contre lui pour le délit qu'il a expié. Nul ne peut même rares s'exposer à des poursuites lui rappeler publiquement un passé qui est aboli. Bien plus au bout d'un certain lutes et dans certaines conditions déterminées par la loi le condamné peut réclamer et obtenir de droit la réhabilitation pleine et entière. Or de quel droit ha loi militaire, ajoute-t-elle une peine nouvelle à celle qui a été prononcée par la loi civile. Ne viole-t-elle pas le principe que I on ne peut être condamné deux fois pour une même cause ? Et quand on songe au milieu particulier que constituent ces bataillons, n'est-il pas ré voltant t de penser qu'un jeune homme en pleine voie de relèvement moral peut se trouver par les camaraderies qui lui sont imposées, rejeté à nouveau dans l’armée du vice et du crime. perdu définitivement pour sa famille et pour la société ?...

À propos

Le Petit Provençal fait suite à La Jeune République, fondé en 1876 par Geoffroy Velten et Jean-Baptiste Chanot. Publié à Marseille, il affirme sa place à la gauche de la ligne politique du Petit Marseillais et consacre sur plusieurs pages des rubriques importantes sur les sports (cyclisme, football, tauromachie, tennis, athlétisme, etc.). Bien qu'ayant publié en « une » l'appel du 18 juin 1940, le journal basculera dans le camp du régime de Vichy sous l’Occupation. En conséquence, il sera interdit à la Libération.

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