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Le Petit Provençal, 9 mai 1907

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Le Petit Provençal
9 mai 1907


Extrait du journal

A entendre l’Eglise, elle lui appartient exclusivement. Si elle l’a suppliciée, c’était évidemment pour la rapprocher plus vite du dieu qui 1 inspirait et des anges qui Ve Mettraient de leurs ailes dans les vertes forets de Domrémy. Ce qui semble surtout bien établir quelle elle la veut à elle seule et pour elle Seule, c’est que la plupart de ses journaux se gardent avec un soin jaloux de signaler les discours, les articles et les livres par où nous la glorifions entre toutes les femmes. Ce lut ainsi qu’elle essaya d escamoter le magnifique discours prononcé par Jaurès, à l’oecasiott de la mesure prise par le ministre de 1 Instruction Publique contre le probe et distingué professeur Thalamus. Elle avait poussé à son égard la mauvaise loi aux limites extrêmes, le représentant sous les traits d’un éducateur de notre jeunesse qui outrageait la ligure la plus pure de notre histoire, quand il était avéré, tout au contraire, qu'il avait fait d’elle lin éloge admirable. 11 n’en reste pas moins pour ceux qui ne lisent que les feuilles d’Eglise l'insulteur odieux et frénétique de Jeanne Darc. Ce qu’ils firent pour Jaurès, à la suite de sa harangue si éloquemment documentée, ils Vont recommencé, chaque fois que je me suis fait moi-même le gloriftvaleur de Jeanne. Comment voilà un poète qui met aux nues et encense de ses rimes les plus pures une héroïne que l’Eglise place elle-même aujourd’hui au premier rang, et quand ce poète a fait son œuvre, pas un article ou presque pas tut article de la presse nationaliste et religieuse n’appelle sur elle l’attention publique ! 11 ne s’agit point ici de savoir si je suis un libre penseur, un républicain ♦ t un socialiste ; il s'agit tout simplement de savoir si j’ai travaillé consciencieusement et si ma glorification de l’héroïne correspond à la réalité historique. Eh bien, c’est précisément parce que j'ai été un fidèle historien et un poêle sincère que les écrivains cfEglise accueillent d’un vaste silence la publication de mon œuvre....

À propos

Le Petit Provençal fait suite à La Jeune République, fondé en 1876 par Geoffroy Velten et Jean-Baptiste Chanot. Publié à Marseille, il affirme sa place à la gauche de la ligne politique du Petit Marseillais et consacre sur plusieurs pages des rubriques importantes sur les sports (cyclisme, football, tauromachie, tennis, athlétisme, etc.). Bien qu'ayant publié en « une » l'appel du 18 juin 1940, le journal basculera dans le camp du régime de Vichy sous l’Occupation. En conséquence, il sera interdit à la Libération.

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