Extrait du journal

Dans son beau discours d’Apt, sobre, net, vigoureux d’accent, M. Edouard Daladier a dressé le bilan de la législature. Il re pouvait pas tout dire, et il n’a pas tout dit. Mais il faut lui savoir gré de prendre hautement la défense de la majorité républicaine, d’inscrire à son actif des réalisations heureuses et d’établir sans conteste possible qu’au travers des pires difficultés, elle a su rester fidèle à ses promesses. Le pays, hélas ! n’appelle les gauches au pouvoir que quand ses affaires vont mal. Nous sommes, en général, chargés de réparer les erreurs et les fautes de la réaction. C’était le cas en 1924. C’était le cas en 1932. Je soutiens, d’autre part, que la situation présente nous réduit à la défensive et que notre premier bavoir est de sauver, contre les entreprises de pouvoir personnel qui rôdent, les institutions représentatives, les libertés civiques, les conquêtes de la classe ouvrière. Cet aspect négatif de notre effort, n’en scus-estimons pas la valeur. Et notre ami Compère-Morel a eu raison de le souligner dans la lettre si digne et si émouvante que pour répondre aux attaques injustes dont il est l’objet, il vient d’adresser à Léon Blumet et à Paul-Faure. Le recul de la démocratie entraîne le recul du socialisme. Essayons donc de garder ce que tant d’autres nations ont perdu, et n’oublions pas que le fascisme — qu’il s’agisse de Mussolini, de Hitler ou de Tardieu — ne peut s’instituer que sur les ruines des organisations socialistes et syndicales....